Surtout sans combattre !

Publié le par Ofek

 
En arrivant à Paris, les Palestiniens espéraient récolter plus de cinq milliards de dollars d’aide, promis par la récente conférence internationale d’Annapolis, aux Etats-Unis, des 90 pays donateurs qui se sont réunis lundi pour financer leur État.
 
Depuis 1993 (Oslo) l’Autorité Palestinienne a reçu des donations d’un total de plus de 10 milliards de dollars de la part de la communauté internationale. Sans compter les 500 millions de dollars annuels de l’UNRWA (soit encore 7 milliards de $), ni les dotations de l’Iran pour l’achat d’armes et d’explosifs pour ses supplétifs du Hamas ou du Jihad Islamique qui ont le pouvoir à Gaza.
 
Ces montants font que depuis 2001 les palestiniens constituent le peuple le plus aidé de la planète, alors que, sa situation économique n'a cessé de se dégrader.
 
Annonce faite par Bernard Kouchner à la fin du premier jour de la conférence, les donateurs se sont engagés à donner aux palestiniens 7,4 milliards de dollars pendant les trois prochaines années.
 
Décryptage : M. Fayyad, premier ministre et ministre des finances de l’Autorité Palestinienne, est considéré comme un homme sérieux et compétent par la communauté internationale. Il a fait un budget, il a besoin de 6 milliards de $ pour trois ans et indique que si Israël lève les barrières de contrôle en Cisjordanie, la croissance de l’économie palestinienne dépassera 10 % l’an.
Soit, mais il ne peut pas ne pas admettre que seule l’existence (partielle) du mur de séparation et les centaines de points de contrôle font que le nombre d’assassinats par suicide est tombé à zéro et que, dans la bande de Gaza, il n’y a plus de points de contrôle, ni d’occupation et, au lieu d’une économie florissante, on a vu s’installer un «mini état taliban» qui tire des fusées tous les jours de la semaine sur une ville du Sud d’Israël.
 
Il s’ensuit qu’Israël ne changera rien sur le terrain tant que l’Autorité Palestinienne n’aura pas la volonté ou la capacité d’en finir avec les terroristes (ou les activistes ou les militants …).
Il vient de dire pourtant que la communauté internationale met des sous dans un tonneau de Danaïdes si Israël ne lève pas ses barrages, ce qui est vrai. Mais, si M. Abbas se réconcilie avec le Hamas, la communauté internationale aura la surprise de voir que ses sous arrivent entre les mains de l’organisation qui vient encore de déclarer qu’elle ne reconnaîtra jamais Israël.
Pour qu’il n’y ait pas de malentendu, Madame Benita Ferrero-Walder, Commissaire Européen, déclare «Le soutien budgétaire assuré par les donateurs profitera aux fonctionnaires de Gaza comme à ceux de Cisjordanie, dans les domaines de la santé comme de l'éducation". S'agissant des services de sécurité, en revanche, "seuls les fonctionnaires loyaux, c'est-à-dire ceux qui refusent de travailler sous les ordres du Hamas et qui restent chez eux, continueront à être payés».
 
Ce qu’il y a derrière l’argent ?
À Annapolis on a fait semblant de réunir les pays arabes «modérés» et Israël pour relancer le processus de paix. Mais tout processus a besoin de combustible, de l’argent.
Et, pendant que l’on donne l’argent, on donne l’impression que l’on s’occupe de la paix.
Comme on l’a fait à Madrid en 1991, à Oslo en 1993, à Wye River en 1998, à Camp David en 2000, à Taba en 2001.
Le temps que les palestiniens acquièrent suffisamment d’armes et explosifs et lancer la deuxième intifada. Pays modérés ? L’Arabie Saoudite, la Syrie, le Soudan ?
 
Mais, la conférence de Paris, qui veut poursuivre l’effort commencé à Annapolis, doit être aussi politique. Pour l’essentiel on veut aider Mahmoud Abbas à prendre le dessus sur ses frères ennemis du Hamas qui gouvernent à Gaza, tout en mettant l’accent sur les besoins des palestiniens qui y habitent.
Le nouveau dirigeant de l’UNRWA, selon un éminent journal français du soir, déclare "Ce qui nous inquiète également, ce sont les cumuls des conflits à Gaza, ceux entre Palestiniens [entre le Fatah de l'Autorité palestinienne et le Hamas] et celui entre l'armée israélienne et les Palestiniens", explique M. Grandi et ce journal ajoute en instillant son poison «alors que les tirs incessants de roquettes palestiniennes sur Israël continuent d'entretenir l'hypothèse d'une intervention massive de l'armée israélienne, deux ans et demi après son retrait de l'étroite bande de terre».
Lisez bien et regardez l’ordre des mots qui renversent la réalité, car on devrait, en vérité, dire «nonobstant les tirs incessants de roquettes palestiniennes depuis deux ans et demi après le retrait de l’armée israélienne, une intervention massive  reste une hypothèse».
Tirer des fusées, c’est une certitude, intervenir ce n’est qu’une hypothèse … mais qui ne dépend que du tir des fusées !
 
Oublions Gaza, oublions le tir de fusées, oublions les actes terroristes, oublions tout : ce que l’oubli implique, c’est que les palestiniens n’ont aucune responsabilité et que seule Israël doit assurer sa part de tout éventuel accord.
Dire (M. Abbas) «sans la levée des barrages imposés par Tsahal en Cisjordanie et la fin du bouclage de la bande de Gaza, toute cette aide internationale promise ne pourra atteindre ses objectifs», c’est d’évidence mettre en place à titre d’alibi ce qui a servi les palestiniens depuis toujours : la «faute à Israël».
Ce qui est hallucinant, c’est de croire (la communauté internationale) et faire croire (l’Autorité Palestinienne) qu’Israël acceptera le troc «la vie de ses citoyens pour le développement de l’économie palestinienne».
Que l’on se souvienne qu’il y a quelques années, les bus, les discothèques, les marchés ouverts, les restaurants explosaient en Israël avec ou sans les assassins suicidaires. Cela a pris quelques années (et les condamnations à répétition de toutes les belles âmes de l’Occident) pour que le mur de séparation, les points de contrôle/barrages, la séparation de Gaza fassent leurs effets : il n’y plus d’attentats suicides en Israël depuis longtemps et l’Autorité Palestinienne n’y est pour rien, comme le Hamas n’y est pour rien (il voudrait bien en faire mais …), comme la communauté internationale n’y est pour rien.
Et on voudrait qu’Israël renonce à ses moyens de défense ? C’est une galéjade.
Tant que l'Autorité Palestinienne n'aura ni la volonté, ni la capacité d'arrêter le terrorisme, Israël ne cédera rien. C'est "l'oeuf et  la poule" ? Voire.
L'exemple de Gaza est clair : ni occupation, ni barrages mais un mini état taliban qui, armé jusqu'aux dents, tire des fusées sur le Sud d'Israël.
 
Mais alors pourquoi Annapolis, pourquoi Paris, pourquoi 7,4 milliards de dollars ?
 
Décryptage : Tout d’abord Annapolis. Pendant la recherche désespérée d’une sortie acceptable de l’Irak, sachant que sauf d’envisager une présence ad vitam aeternam, l’Iran chiite prendra le contrôle du pays car ses coreligionnaires y sont majoritaires, ce qui conduira le Nord kurde à soit devenir indépendant, soit être récupéré par la Turquie, les Etats-Unis cherchent une entente avec l’Iran. Les dessous politiques qui sous-tendent le fameux nouveau rapport relatif à la capacité de l’Iran d’arriver vite à la bombe n’étant plus à démontrer, le tout arrivant au bon moment, les Etats-Unis ont réuni «les pays modérés» en croyant faire d’une pierre deux coups : créer un front anti-Iran et, en même temps, faire comprendre à ces mêmes pays qu’ils sont disposés à payer ce qu’il faut pour cela, c’est-à-dire, la création d’un état palestinien.
 
Ils ont très bien réussi.
Une semaine après Annapolis le Roi d’Arabie Saoudite entrait dans une salle de conférence main dans la main avec M. Ahmedinejad et, ensuite, il l’invitait comme hôte de marque pour faire son pèlerinage au Mont Arafat.
Le tout sur le dos d’Israël qui pendant des années a été convaincu que «la bombe iranienne» était un problème mondial et que les Etats-Unis (à défaut de l’Europe qui a palabré avec l’Iran pendant cinq ans sans aucun résultat) allaient en prendre la charge.
 
Le résultat clair d’Annapolis se résume pour Israël dans le fait qu’il est seul devant l’éventuelle bombe iranienne, qu’il est mis en demeure de renoncer aux moyens de défense de ses populations (barrages, mur de séparation, blocage de Gaza), et qu’il se retrouve seul responsable des malheurs du monde s’il ne se conforme pas aux demandes collectives visant son suicide. Paris a suivi et, en organisant une sorte de Téléthon parmi 90 pays, on met du baume au cœur des pauvres palestiniens en leur accordant 7,4 milliards de dollars.
 
En laissant de côté la Russie, riche en conseils, avertissements et blocages de tout progrès sur le plan mondial, mais pingre pour les dons (10 millions de $ … quand le Japon qui se trouve loin et qui n’a rien à faire du Proche-Orient a offert 140 millions), en laissant de côté l’Europe qui dépense sans compter (et sans savoir où va l’argent depuis des années), en laissant de côté la France qui s’engage pour 300 millions de $ (les caisses ne sont pas vides pour tout le monde, surtout quand il s’agit de palestiniens et de payer en laissant des dettes aux générations futures …) regardons ce que les frères arabes font pour les palestiniens.
Jusqu’ici les pays du Golfe (représentant l’essentiel des ressources de la Ligue Arabe) accordaient 55 millions $ par mois aux palestiniens. 
Aujourd’hui les pays du Golfe Persique produisent et vendent environ 20 millions barils/jour. Peu ou prou, en janvier 2007 le baril se négociait à moins de 50 $. Il a pris en 12 mois presque 40 $ de surcoût.
Soit, par jour, un revenu supplémentaire de 800 millions de dollars : ce que la Ligue Arabe (donc y compris tous les autres pays arabes qui exploitent du pétrole) donnait aux frères palestiniens, c’est moins de 2 minutes de surcoût du prix de cette année.
Mais voilà qu’à Paris, ils s’engagent à donner 550 Millions de dollars, soit 22 minutes de surcoût du prix journalier du pétrole ! Applaudissez, bonnes gens !
 
65 % des palestiniens sont adversaires de l’existence d’un Etat Juif, Israël.
51 % de la population de l’Arabie Saoudite considèrent que les Arabes doivent continuer leur lutte contre Israël jusqu’à sa disparition (AP ce jour).
Le principal négociateur palestinien, tout en discutant de la création de son état avec les Israéliens, déclare qu’Israël ne sera jamais reconnu comme état juif. Déclaration, au fond, pas tellement différente de celles du Hamas qui ne reconnaîtra jamais Israël et de l’Iran qui a mis sur le frontispice de sa constitution l’objectif de la disparition d’Israël.
Pas différente non plus de la Charte de l’OLP qui n’a jamais été modifiée (nonobstant les promesses faites après Oslo ou à Bill Clinton pour lequel on a organisé même une mise en scène laissant croire le contraire) et prévoit toujours la disparition d’Israël comme objectif final de la lutte de libération du peuple palestinien et l’initiative arabe qui promet la reconnaissance d’Israël, à condition que ce ne soit pas le même état (frontières, territoires, populations, etc.,).
 
Pour tout cela, depuis Oslo (1993) les palestiniens ont reçu environ 10 milliards de $ de dons et l’UNRWA (organisation de l’ONU) a ajouté au moins encore 7 milliards de $.
En 2007, seulement, l’Europe a donné aux palestiniens presque 1,5 milliards de $.
Ces chiffres donnent à rêver, mais donnent à vomir aussi car ils n’ont qu’une seule explication, celle de vouloir retarder la marche du monde musulman vers la conquête du monde. Et si dans la foulée on sacrifie Israël, de toute façon, c’est de sa faute, la faute des juifs.
 
Il y a ceux qui disent que si le conflit israélo-palestinien est résolu, ses conséquences assureront la stabilité de la région.
Mais quelle est la liaison entre ce qui se passe au Liban (élection d’un président reportée pour la neuvième fois) et le conflit israélo-arabe ?
Quelle est la liaison entre ce qui se passe en Irak, où les Sunnites étripent les Shiites et vice-versa, et ce conflit ?
Quelle est la liaison entre le Darfour ou le Tchad et ce conflit ?
Qui peut croire que tous ceux qui sont entraînés dans ces conflits regardent et puisent leur force dans ce qui se passe à Gaza ?
 
En réalité, les 56 conflits de par le monde dans lesquels sont engagés les 56 pays musulmans constituent les prolégomènes de ce qui attend l’Europe, première terre à conquérir selon le Guide Suprême de la Libye que notre pays a reçu avec le faste dû à son passé de terroriste et sponsor du terrorisme.
 
L’Europe qui ne veut pas admettre qu’elle participe à une guerre qui lui est imposée et qui a fait sien le mot de George Orwell «la manière la plus rapide de finir une guerre c’est de la perdre», surtout sans combattre.

Martin Birnbaum sur
http://www.libertyvox.com/article.php?id=285
 
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