Benoît XVI, Oriana Fallaci et le Liban

Publié le par Ofek

Jacques Piétri Pour LibertyVox

 

 

 

Benoît XVI confronté à la vraie nature de l’islam alors qu’Oriana Fallaci qui éveilla tant de consciences vient de nous quitter.

 

Un hommage de Jacques Piétri à une femme hors du commun.

 

 

 

 

Benoît XVI est bien bon et sans doute faussement naïf : après avoir fait savoir, par l'entremise de son Secrétaire d'État, qu'il est «très désolé que certains passages de son discours aient pu paraître offensants pour la sensibilité des fidèles musulmans», et «espérer que ces derniers comprennent le véritable sens de ses propos», il déclare le dimanche 17 septembre qu'il est «profondément désolé des réactions à certains passages de son discours» ; allant plus loin dans une sorte d'acte de contrition, il précise que le texte médiéval qu'il avait cité «n'exprimait en aucune façon sa pensée personnelle».

On se rappelle que le Pape avait cité Manuel II Paléologue qui, au XIVème siècle, avait accusé Mahomet d'avoir semé le Mal et l'inhumanité pour avoir prôné la diffusion de son enseignement par les armes.

 

 

 

Aucun historien compétent ne peut nier la justesse de cette observation, du moins en ce qui concerne l'usage des armes, mais aujourd'hui comme hier, l'Islam est incapable d'assumer son passé et encore moins de procéder à son aggiornamento, comme l'a fait, il y a peu de temps il est vrai, l'Église catholique.

 

 

 

Il fut un temps, en effet, où l'Église catholique usa et abusa de la violence, sans doute parce qu'au fond des choses, cette dernière est plus ou moins liée aux systèmes de religion révélée à caractère prosélyte et que la violence est inhérente à la nature humaine.

 

 

 

Il est aisé de constater que l'Église a désormais renoncé à ses coupables errements.

 

 

 

Il est non moins facile d'observer que l'Islam s'est en son temps répandu au fil de l'épée et que cette violence reste aujourd'hui, de par le monde, une de ses activités favorites, il serait hélas fastidieux d'en dresser la liste, en s'en tenant aux seules dix dernières années.

 

 

 

On observera que face aux propos du Pape, et comme pour lui donner raison, les tenants extrémistes de l'Islam répliquent par la violence en s'attaquant aux Églises et en tuant de malheureux religieux et religieuses, démontrant ainsi, s'il en était encore besoin, que l'Islam est bien une religion de violence et d'intolérance.

 

 

 

Il est hautement symbolique que la première victime des fanatiques ait été une religieuse de soixante-dix ans occupée à soigner des malades dans un hôpital somalien.

L'Islam des intégristes, chiites ou sunnites, est incapable d'accepter la moindre critique, la plus légère observation, la plus minime réserve sur ce qu'il tient pour des vérités universelles et absolues et il ne supporte pas le moindre jugement sur ses théories et ses pratiques.

 

 

 

Benoît XVI parle en expert en dénonçant la «guerre sainte» comme une des «maladies mortelles» de la religion, mais aujourd'hui, ce n'est pas lui qui a décrété le Djihâd.

 

 

 

On peut contester, sur le plan philosophique, l'identité, qu'à la suite de Jean-Paul II, le Pape actuel constate entre le concept de «foi» et le concept de «raison», mais on ne peut qu'applaudir lorsqu'il estime que la religion musulmane ne s'appuie pas sur la raison héritée de la philosophie grecque ; il est difficile, par exemple, d'imputer le moindre atome de raison à ceux qui se désignent eux-mêmes comme «les fous de Dieu».

Le Pape a peut-être lu le bon Diderot qui, il y a deux cent quarante-sept ans, écrivait à Madame Volland :

 

 

 

«L'islam est l'ennemi de la raison».

 

 

 

 

 

 

La grande Oriana Fallaci qui vient, hélas, de disparaître, rappelait que s'il y a eu un courant de pensée avec lequel l'Islam n'a jamais rien eu à voir, c'est justement celui des Lumières.

 

 

 

L'argument d'un Islam andalou ouvert et tolérant fait partie des mythes qui n'impressionnent plus que les gogos bien-pensants.

 

 

 

Ernest Renan, cité par Oriana, dit qu'attribuer à l'Islam les mérites d'Averroès serait comme attribuer à l'Inquisition les mérites de Galilée.

 

 

 

En effet, les mêmes gobeurs de mouches oublient que le grand Averroès fut en butte à la persécution des docteurs islamistes de la foi, contraint de fuir Cordoue et de se réfugier à Fez, où il fut arrêté, ses livres brûlés et le malheureux emprisonné pratiquement jusqu'à sa mort.

 

 

 

Les philosophes Avicenne et Maïmonide ne connurent pas un sort plus enviable.

 

 

 

On comprend pourquoi, en rappelant tous ces faits, Oriana Fallaci a été couverte d'injures et menacée de mort par les Islamo-fascistes et les partisans du politiquement correct, parce qu'elle appelait un chat un chat.

 

 

 

Elle se classait dans la catégorie nouvelle et sans doute promise à un riche avenir, des athées chrétiens.

 

 

 

Je ne suis pas loin de me réclamer de cette nouvelle famille de pensée, dès lors que les quelques Chrétiens qui survivent en Orient sont, comme les Juifs, menacés du pire par l'Islam.

 

 

 

Chrétienne, je ne suis pas certain qu'Oriana Fallaci l'était, rationaliste sans aucun doute ; il faut lire ou relire la conclusion de l'un de ses derniers ouvrages, La Force de la Raison :

 

 

 

«Pour ne pas s'habituer, pour ne pas se résigner... Pour vivre, on a besoin de passion...

 

 

 

Pour survivre on a besoin de la Raison... Je fais appel à la Raison... Il faut retrouver la Force de la Raison».

«La Fallaci», comme on disait en Italie, n'aurait pas manqué de renvoyer dans leur obscurantisme et leur fanatisme, ceux qui exigent que le Pape fasse des excuses.

 

 

 

À dire le vrai, elle leur avait répondu par avance, dans la Force de la Raison :

 

 

 

«Si tu dis ce que tu penses du Vatican, de l'Église Catholique, du Pape, de la Madone, de Jésus, des Saints, il ne t'arrivera rien. Mais si tu fais pareil avec l'Islam, avec le Coran, avec Mahomet, avec les fils d'Allah, tu deviens raciste et xénophobe et blasphémateur et coupable de diffamation raciale».

À la différence des aveugles professionnels, des adeptes de «l'autruchisme», Oriana avait bien vu que toute une frange de l'Islam avait déclaré la guerre à l'Occident et à tout ce qu'il représente sur le plan des valeurs, qu'il était absurde de mettre en accusation les Etats-Unis et de rendre ce dernier pays coupable de tous les péchés du monde, elle aurait pu citer, Jean Daniel, qui s'est pourtant si souvent trompé :

 

 

 

«L'anti-américanisme est le socialisme des imbéciles».

 

 

 

Elle connaissait sans aucun doute ce qu'écrivait Alain Bauer et Xavier Raufer, en 2002 dans leur ouvrage, plus que jamais d'actualité, La guerre ne fait que commencer :

 

 

 

«La médiasphère n'a qu'une explication pour le crime ou le terrorisme : c'est la misère qui les provoque.

 

 

 

Cent études indiscutablement scientifiques ont été produites au long des deux dernières décennies montrant qu'il n'en est rien. Bienséante autant que romantique, l'affirmation est tout simplement fausse.

 

 

 

Mais rien n'y fait... Après le 11 septembre, le serpent de mer des misérables sombrant dans le fanatisme refait surface, ce qui est grotesque».

La violence des critiques envers Oriana Fallaci indique qu'elle visait juste et disait tout haut ce que certains pensaient tout bas.

 

 

 

La preuve en est l'immense succès de librairies de «La Rage et l'Orgueil».

 

 

 

Les intellectuels, ou soi-disant tels, ont, entre autres caractéristiques, de prendre tous ceux qui n'appartiennent pas à leur sérail pour des imbéciles.

 

 

 

(On ne rappellera, jamais assez, l'immense mépris que le couple Sartre-Beauvoir avait pour les gens).

 

 

 

Les mêmes donneurs permanents de leçons ont pour habitude - vieille manie stalinienne - de tenter de faire taire ceux qui ne pensent pas comme eux.

 

 

 

On ne compte pas les procédures judiciaires que ces tristes inquisiteurs engagèrent contre Oriana.

Les Chrétiens payent aujourd'hui la complaisance de certains d'entre eux envers la violence islamique, complaisance que dénonçait Oriana Fallaci à l'occasion notamment d'une homélie de l'Évêque Raffaele Nogaro pour qui «bénir les cercueils des militaires italiens massacrés à Nasiriya était une erreur».

 

 

 

Les propos de l'Évêque furent qualifiés «d'ignobles» par l'ancien Président Francesco Cossiga.

 

 

 

Oriana rappelait à cette occasion que ce même Évêque appelait «Actes de résistance» les carnages opérés par les Ben Laden, Sadam Hussein et autres Arafat.

Je sais qu'Oriana Fallaci, en tant que journaliste courageuse, avait en son temps «couvert» aussi le Liban, je gage qu'elle devait être à nouveau horrifiée par la sottise des propos que l'on a pu entendre à propos des événements récents.

 

 

 

Je reviens un instant sur mes articles précédents, car de petits esprits, simplistes et futiles, mais pétris, consciemment ou inconsciemment, de haine antisémite qu'ils dissimulent, comme toujours, sous le masque de l'antisionisme, me reprochent d'avoir sous-estimé le nombre des musulmans vivant aujourd'hui au Liban alors que c'est eux qui le surestiment.

 

 

 

Mais d'abord, cela ne change rien au problème de la responsabilité criminelle du Hezbollah et de l'Iran dans le déclanchement des hostilités, ensuite il y a aujourd'hui, d'après les démographes libanais, environ 62% de Musulmans, (Jusqu'aux années quatre-vingt, les Chrétiens étaient encore majoritaires) les Chiites représentant environ 32% de la population totale.

Oriana qui était au Liban dans les années quatre-vingt, rappelle, dans la Rage et l'Orgueil, comment se comportait, quand ils se croyaient vainqueurs, les membres des milices musulmanes :

 

 

 

«Je les ai vus les fils d'Allah au travail. Je les ai vus détruire les églises, je les ai vus brûler les crucifix, je les ai vus souiller les statues de la Vierge, je les ai vus pisser sur les autels, je les ai vus transformer les autels en chiottes. »

 

 

 

Les mêmes esprits sectaires et mal informés, qui n'ont jamais lu la grande Dame qu'était Oriana Fallaci, ont la naïveté de croire que le règlement de la question Israélo-palestinienne serait de nature à résoudre le problème de l'Islamisme, en supposant qu'il en soit ainsi dans des délais raisonnables, ce qu'il faut bien entendu souhaiter, peut-on croire un seul instant que les groupements terroristes disparaîtraient comme par enchantement ?

 

 

 

Peut-on imaginer que partout dans le monde, et surtout en Occident, ils renonceraient à leur meurtrière industrie ?

Il y a pire encore : Certains osent qualifier la politique d'Israël de «suicidaire», comme pour justifier à l'avance la réussite éventuelle des projets avoués d'Ahmadinejad de vitrifier Israël et de massacrer plusieurs millions d'Israéliens, ils croient, les salauds doublés d'imbéciles, qu'ainsi ils seraient délivrés de la menace islamiste.

 

 

 

Ils n'ont rien compris au film, ce que veulent les Islamo-fascistes, ce n'est pas seulement la destruction d'Israël, c'est, step to step, l'anéantissement de l'Occident, la conquête du monde civilisé.

Deux catégories de règles doivent nous guider dans notre réflexion et surtout dans notre action :

 

 

 

D'abord, on ne doit jamais oublier, que les Musulmans progressistes sont les premiers à nous demander de «tenir bon» sur nos valeurs, de ne faire aucune concession aux intégristes, d'en finir avec la maladie obsessionnelle de l'excuse et de la repentance, ce sont eux qui sont en première ligne, ils sont les seuls à permettre un jour à l'Islam d'évoluer, pour autant que nous en finissions avec la lâcheté et l'aveuglement.

 

 

 

Hier, les mêmes esprits pleurnichards et soi-disant pacifiques disaient qu'il ne fallait pas mécontenter Monsieur Hitler, qu'il était dangereux de le critiquer, que se taire était rendre service aux Allemands.

 

 

 

Tout le monde connaît aujourd'hui, la phrase célèbre et prémonitoire de Churchill sur «le déshonneur et la guerre». Renoncer aujourd'hui, par lâcheté et fatuité, à dénoncer le führer iranien n'est pas rendre service aux démocrates de ce pays.

Ensuite, il faut, sans défaillance, soutenir Israël, bastion avancé de l'Occident et de ses valeurs, seule démocratie du Moyen-Orient, le critiquer quand il le faut, comme on critique ses alliés (Il serait sans doute opportun que l'État israélien revoie sérieusement le fonctionnement de son commandement et la fiabilité de son réseau de renseignements).

 

 

 

Il faut faire savoir que toute agression contre Israël est une agression envers l'Occident, envers nos libertés, envers notre conception de la démocratie.

Toute autre attitude serait irresponsable et véritablement suicidaire.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

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