L’arme fatale de la guerre islamique : Le meurtre de civils dans les deux camps

Publié le par Ofek

 
“ Les juristes de l’armée américaine admettent que «les civils ne sauraient être utilisés (…) pour protéger une zone contre des opérations militaires (ou) pour servir de bouclier à une position défensive, pour dissimuler des objectifs militaires ou une attaque. Il est exclu également qu’ils soient forcés de quitter leur domicile ou leur refuge en vue de perturber les mouvements d’un adversaire.»
Ces restrictions ne sont pas l’apanage exclusif des États-Unis – elles sont valables également en Europe, en Israël et, depuis l’ère post-Deuxième Guerre mondiale, dans de nombreux pays asiatiques.
Cependant, de plus en plus, les ennemis arabes d’Israël et des groupes islamistes négligent ces restrictions afin d’obtenir un avantage psychologique contre des adversaires technologiquement supérieurs.
 
À l’heure actuelle, les gouvernements occidentaux sont provoqués par un ennemi dont le comportement est inspiré par des doctrines théologiques qui non seulement ignorent le concept occidental de combat éthique, mais pour lesquelles le meurtre de civils – des deux côtés d’un conflit – constitue un instrument vital.
 
Les politiciens et les officiels militaires parlent souvent de guerre asymétrique en évoquant les stratégies adoptées par des états faibles ou des groupes terroristes pour s’opposer à des puissances militaires supérieures. Israël, par exemple, domine ses adversaires terroristes, tels que le Hamas et le Hezbollah, en termes de main-d’œuvre et de technologie.
Mais l’idéologie de l’islamisme a créé une forme d’avantage asymétrique paradoxal dont profitent les groupes et les états terroristes : en rejetant la totalité du concept occidental du droit de la guerre, les groupes islamistes transforment le comportement restrictif sur le champ de bataille respecté par les puissances militaires occidentales non seulement en un désavantage pour ces dernières, mais en une véritable méthode, mise en œuvre lors de confrontations avec les forces américaines de maintien de la paix à Mogadiscio, les unités de l’OTAN au sud de l’Afghanistan ou les soldats israéliens à Gaza.
Ainsi, des groupes terroristes, mais aussi des états pratiquent ce qu’on peut appeler la guerre islamiste, en accentuant le danger physique. Des pays comme l’Iran ont déjà appliqué ces doctrines sur le champ de bataille. Par exemple, pendant la guerre Iran-Irak, Téhéran a fait preuve d’une ferme volonté de sacrifier des dizaines de milliers de ses propres hommes et enfants pour affronter l’ennemi; et pendant la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, la milice téléguidée par Téhéran a lancé des roquettes sur Israël et a mené des combats au sein de la population civile dans le cadre d’une stratégie concertée visant tant à tuer des civils israéliens qu’à assurer que les répliques israéliennes feraient des victimes civiles libanaises.
 
Un différent type de guerre asymétrique
 
La plupart des analystes reconnaissent qu’Israël jouit d’une supériorité militaire sur ses voisins arabes – un statut maintenu en partie grâce à l’engagement américain de donner un avantage militaire qualitatif à Israël par rapport aux États arabes.
De nombreux commentateurs et universitaires arabes utilisent cette asymétrie comme base de propagande. Le polémiste palestinien Edward Said mettait ainsi en relation la «puissance israélienne» et l’«impuissance palestinienne».
Autre exemple parlant: en 2002, Nabil Ramlawi, l’observateur permanent pour la Palestine des Nations unies à Genève décrivit un supposé massacre au cours duquel Israël aurait fait usage de «tanks et de véhicules blindés, sous un puissant barrage de tirs d’hélicoptères Apache», puis il évoqua une «longue liste de massacres» et de «crimes de guerre, de terrorisme d’état et de violations systématiques des droits humains contre le peuple palestinien».(NdT: voir plus bas, l’affaire de Djénine)
 
Cela étant, l’avantage technologique israélien ne lui donne pas toujours le dessus dans ses affrontements contre les groupes terroristes: alors qu’Israël respecte la retenue traditionnelle dans son comportement sur le champ de bataille, ses adversaires islamistes et djihadistes, qui écartent sciemment le droit humanitaire international, jouissent d’un avantage asymétrique résultant d’une sorte d’impunité psychologique.
 
L’armée israélienne fait face à un sérieux dilemme en raison de son adhésion à un code moral spécifique. En dépit de la propagande arabe qui clame le contraire, les stratèges israéliens respectent la vie humaine.
Le professeur de philosophie de Tel-Aviv Asa Kasher et le directeur actuel des services de renseignement des Forces de défense israéliennes (FDI) Amos Yadlin écrivent que même en présence de terroristes, les soldats israéliens mènent leurs opérations «de manière à assurer un strict respect de la vie et de la dignité humaine tout en minimisant les dommages collatéraux infligés à des personnes qui ne sont pas directement impliquées dans les actes ou les activités terroristes».
Par exemple, en tentant d’expulser des terroristes de Djénine, en avril 2002, les commandants israéliens décidèrent d’intervenir sur le terrain, maison après maison, plutôt que d’utiliser des forces aériennes qui auraient permis de préserver les soldats israéliens, mais au prix de dommages collatéraux plus importants parmi les civils. Lors d’un incident précis, cette décision a coûté la vie de 13 soldats des FDI, pris en embuscade dans le district de Hawashin le 9 avril.
 
Le pouvoir judiciaire israélien exerce aussi un contrôle sur l’armée. Les tribunaux israéliens imposent régulièrement des restrictions aux tactiques militaires, en dépit du «prix payé en termes de limitation de l’action de l’armée». Les pétitionnaires arabes sont entendus aussi.
Le professeur de droit de Harvard Alan Dershowitz a pu écrire que les tribunaux israéliens constituent un «pouvoir judiciaire indépendant qui n’hésite pas à affronter son propre gouvernement». En 2004, la Haute cour de Justice d’Israël donna raison à la pétitionnaire Fatma al-Aju contre l’armée israélienne dans un cas où les FDI étaient appelées à prendre en compte certaines obligations envers les civils – autoriser des équipes médicales à pénétrer dans les zones de combat et autres préoccupations humanitaires – lors de la planification d’opérations militaires. La Cour prit également parti pour les Arabes palestiniens au sujet de l’itinéraire de la barrière de sécurité israélienne.
Les États arabes n’ont pas de telles instances judiciaires indépendantes et leurs dirigeants ne sont pas non plus soumis à l’État de droit.
 
La comparaison du traitement des prisonniers met également ces différences en lumière: le gouvernement israélien donne accès aux terroristes capturés et fournit des informations à leur sujet, ce qui permet de critiquer le traitement auquel ils sont soumis, alors que ni le Hamas, ni le Hezbollah n’indiquent seulement si les Israéliens capturés sont en vie, sans parler de permettre aux observateurs internationaux de les rencontrer.
 
Le résultat est une asymétrie, avec Israël qui évite toute attaque indifférenciée contre des cibles civiles, conformément au droit international, tandis que des groupes tels que le Fatah, le Hamas et le Hezbollah visent délibérément des civils israéliens et utilisent leurs propres civils comme boucliers humaines afin de dissuader les Israéliens de répliquer.
 
Avi Dichter, le ministre israélien de la Sécurité intérieure, évoqua cette situation difficile dans le contexte de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah: «Nous pouvons [opérer] rapidement; nous pouvons inonder le Liban Sud de soldats et bombarder les villages sans prévenir personne – et tout sera plus rapide. Mais cela causerait la mort de beaucoup plus de gens innocents et entraînerait des pertes plus lourdes dans nos rangs – et nous n’avons pas l’intention de risquer ces deux effets.»
 
Le général Giora Eiland, conseiller à la sécurité nationale israélien de 2005 à 2006, expliqua comme suit le processus décisionnel israélien: «Nous ne sommes contraints de tuer quelqu’un que lorsque quatre conditions sont remplies:
Premièrement, il n’y a aucun moyen d’arrêter la personne.
Deuxièmement, la cible est suffisamment importante.
Troisièmement, nous ne le faisons que lorsque nous pensons pouvoir garantir un nombre très faible de victimes civiles.
Et quatrièmement, nous n’agissons que si aucun moyen ne permet de retarder ou de reporter l’opération, que la situation équivaut à celle provoquée par une bombe à retardement.»
 
En outre, Israël est mis à mal par l’invocation du droit international pour remettre en question la légitimité de son combat contre ses adversaires.
 
Le droit international est régulièrement mal interprété par les commentateurs des médias et les non-spécialistes qui le citent. Ainsi, certains journalistes décrivent le traitement des terroristes palestiniens par les Israéliens comme une violation du droit international. Or cela est fallacieux.
Le Hamas, le Djihad islamique palestinien et les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, entre autres, ne remplissent pas les critères permettant de jouir de la protection complète prévue par les conventions de Genève.
D’une manière plus générale, les groupes de défense des droits de l’homme citent le droit international de façon sélective et omettent de relever que les «personnes protégées» (les citoyens sous l’occupation) ne doivent pas participer à des actions violentes contre l’occupant.
Malgré tous les efforts rhétoriques visant à faire admettre le contraire, il n’existe pas, dans le droit international, de «droit à la résistance» dont disposeraient des civils sous occupation ou des forces irrégulières qui prétendent affronter un occupant.
 
La guerre conventionnelle entre les armées donne certes l’avantage à Israël, mais le fait que les islamistes ne fassent aucune différence entre les civils et les combattants légitimes crée une asymétrie en faveur des gens prêts à utiliser tous les moyens susceptibles de soutenir leur cause.
 
Idéologie suicidaire
 
Les islamistes prêchent l’obéissance absolue à Dieu et le devoir des hommes de sacrifier leur vie pour Dieu.
Le commentateur saoudien Mozammel Haque, dans un texte destiné à la Mosquée centrale de Londres, expliqua ainsi que «le sacrifice de sa vie et de ses biens pour la cause d’Allah est le summum de la foi».
 
En dépit de l’affirmation théologique selon laquelle l’homme est libre, les islamistes ont une approche fataliste de l’existence. Si une personne meurt, c’est parce que le jour de sa mort, prédestiné depuis toujours, est arrivé; les circonstances par lesquelles sa mort arrive ne sont pas pertinentes.
De telles croyances permettent à de nombreux combattants de ne ressentir que peu de crainte, voire une totale absence d’appréhension devant la mort.
Ils citent le verset coranique «Ils seront récompensés par le Seigneur, ils n’éprouveront nulle crainte et ils ne seront point affligés». Les islamistes prêchent l’istishhad, le martyre volontaire, qui procure une mort sans douleur.
De plus, les martyrs sont accueillis au paradis par 72 vierges et peuvent y inviter 50 parents après leur mort.
Les récompenses promises rendent la mort plus désirable que la vie et encouragent les djihadistes à opter pour le martyre.
 
En pratique, les islamistes n’ont donc aucun problème avec ce que les nations occidentales considèrent comme des tueries de civils immorales et inacceptables.
Si des dommages collatéraux se produisent lorsque, par exemple, des membres du Hamas tirent sur des soldats depuis des écoles et des ambulances, il n’y a pas de péché: les civils abattus étaient destinés à mourir de toute manière.
L’exilé saoudien Muhammad al-Massari explique que tout civil tué dans une attaque contre l’ennemi «ne souffre pas, [mais] devient un martyr à son tour».
Pendant la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah «regretta» une attaque lancée sur Nazareth qui causa la mort de deux enfants arabes israéliens, mais ajouta que les deux enfants devaient être considérés comme «des martyrs».
 
De nombreuses personnalités islamistes – par exemple Zuhair Afaneh, président de l’Islamic Society of Central Pennsylvania, – tentent de dissimuler la justification religieuse de crimes de guerre en citant cet extrait de verset coranique: « (…) quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes.» D’autres islamistes citent des versets censés supplanter le précédent.
[NdT: il est beaucoup plus vraisemblable que les islamistes connaissent simplement le verset entier ainsi que le suivant et surtout le contexte de la «révélation» de ces versets]
Peut-être que tous ces radicaux ne disposent pas du bagage religieux approprié, mais ces imprécisions théologiques importent peu dès lors que leurs partisans acceptent la légitimité de leurs justifications religieuses.
Ainsi, les groupes islamistes ont perpétré des actes horribles contre des civils, y compris des tueries de masse, des décapitations et l’utilisation d’enfants dans des attentats terroristes.
 
Sheikh Faysal Mawlawi, vice-président du Conseil européen de la recherche et de la fatwa, explique que «si l’ennemi des Musulmans attaque des civils musulmans, nous autres Musulmans sommes en droit d’appliquer la règle de réciprocité et d’attaquer les civils de l’ennemi».
Le fameux érudit musulman Yusuf al-Qaradawi, qui préside ledit Conseil européen de la recherche et de la fatwa, ajoute que les «opérations-martyre (…) ne sauraient d’aucune manière s’inscrire dans le cadre du terrorisme interdit, même si les victimes comprennent quelques civils».
En juillet 2003, le quotidien Asharq al-Awsat édité en arabe à Londres rapporta que Qaradawi avait émis un avis de droit religieux encourageant les attentats suicide contre les Israéliens, qu’ils soient civils ou militaires.
 
La légitimation des missions suicide a conduit plusieurs groupes islamiques à se vanter d’«aimer la mort» comme les Juifs et les Chrétiens aiment la vie.
 
Ces opinions sont prônées même par de jeunes enfants, endoctrinés au combat malgré les conventions internationales condamnant la participation d’enfants à des affrontements militaires.
La chaîne de télévision officielle de l’Autorité palestinienne encourage régulièrement les enfants à la violence. Une de ses séquences apprend aux enfants «comme il est doux le parfum des shahids [martyrs]. Comme il est doux le parfum de la terre. Sa soif est étanchée par le flot de sang s’écoulant du corps plein de jeunesse.»
Plus récemment, la TV du Hamas présentait un personnage rappelant Mickey Mouse qui appelait les enfants à combattre et, si nécessaire, à mourir pour que la Palestine englobe l’ensemble d’Israël.
 
Manipulation psychologique
 
La théologie islamiste fournit l’inspiration morale de la stratégie terroriste et la guerre psychologique contribue à en tirer profit en pratique.
 
La guerre psychologique est «l’utilisation planifiée de propagande et d’autres actions psychologiques visant essentiellement à influencer l’opinion, l’attitude et le comportement de groupes étrangers hostiles de manière à favoriser la réalisation des objectifs nationaux».
 
Bien que les opérations psychologiques visent en principe les soldats et les civils de l’ennemi, dans la mesure où les islamistes considèrent leurs propres civils comme un élément de l’équation militaire, ceux-ci deviennent un mécanisme permettant d’obtenir un avantage tactique.
Un appel au djihad a valeur de conscription obligatoire pour tous les citoyens, qui participent dès lors aux opérations militaires soit par choix, à titre de combattants, soit involontairement, à titre de victimes.
Une publication djihadiste destinée aux femmes est très claire à cet égard: «Le sang de nos maris et les membres de nos enfants sont nos offrandes sacrificielles.»
 
Psychologiquement, l’extension des pools de membres des groupes islamistes aux mères, aux enfants et aux autres civils aide à créer un sentiment de force, de solidarité et de détermination dépassant ce qu’un groupe limité de combattants peut atteindre.
 
Ainsi, le Hezbollah est parvenu à susciter un tollé international à propos de victimes civiles causées par une attaque israélienne sur Kfar Qana, le 30 juillet 2006, qui a motivé des exigences de suspension des opérations.
Ces tactiques ne sont pas limitées aux forces irrégulières et paramilitaires. Là où la pensée islamiste guide les opérations militaires étatiques, la protection des civils perd toute importante.
 
Giora Eiland estime que l’Iran est prêt à sacrifier jusqu’à la moitié de sa population pour satisfaire ce que les dirigeants de Téhéran considèrent comme un devoir religieux, à savoir détruire Israël.
Et les précédents de sacrifice forcé ne manquent vraiment pas en Iran: l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, le chef de la Révolution islamique et guide suprême du pays pendant la guerre Iran-Irak, qualifiait de «bénédiction divine» la mort de milliers d’enfants dans des opérations de déminage.
L’expert politique allemand Matthias Küntzel décrit comment les autorités iraniennes donnaient des clés en plastique à des enfants iraniens âgés parfois de 12 ans seulement en leur disant de les garder autour du cou et qu’elles leur ouvriraient les portes du paradis.
Aujourd’hui, la République islamique entretient des unités de «candidats au martyre» suicidaires dans les forces armées iraniennes.
 
La disposition des islamistes à subir des dommages collatéraux – et même à mettre en œuvre des tactiques spécialement conçues pour causer la mort de leurs propres civils – ne les empêche pas d’exploiter les victimes civiles pour gagner la sympathie des opinions publiques, tant dans leur pays qu’au niveau international.
 
Des comptes rendus approfondis de l’observatoire israélien des ONG NGO Monitor montrent comment les contre-attaques israéliennes qui font des victimes palestiniennes déclenchent des critiques d’Israël par des organisations de défense des droits humains dont les condamnations ignorent ou minimisent le droit d’Israël à se défendre.
Bien que le champ d’action d’Israël soit limité par des codes moraux, cette retenue n’empêche pas les accusations exagérées faisant état de «crimes de guerre» israéliens.
 
Ainsi, pendant l’opération Bouclier défensif de Djénine, des accusations de «massacre» ont été répandues à tue-tête par l’Autorité palestinienne, les Nations unies, diverses ONG et les médias européens, surtout britanniques.
Ces affirmations se sont révélées sans fondement par la suite, mais à l’époque, elles ont joué le rôle d’opérations psychologiques vitales, en minant la légitimité morale de la défense israélienne.
 
Enfin, la combinaison d’armées permanentes et d’alliance avec ou de foi en l’idéologie islamiste fait de pays comme la Syrie et l’Iran de formidables défis pour Israël. Comme les organisations terroristes, ces pays ne se soucient par de la retenue que s’imposent les armées occidentales, mais contrairement à la plupart des groupes terroristes, ils disposent de troupes, d’armements et de finances qui en font des menaces militaires beaucoup plus importantes.
 
Conclusions
 
Une gestion équilibrée des besoins militaires, du droit humanitaire international et de la réalité d’un ennemi dont les tactiques ne s’embarrassent pas des conventions reconnues est un défi auquel Israël et les autres nations occidentales doivent consacrer des réflexions sérieuses.
 
Le caractère asymétrique de la bataille qu’Israël doit mener exige un remaniement stratégique susceptibles de contrer efficacement des forces animées par des idéologies qui leur permettent non seulement de contrecarrer de nombreux avantages militaires occidentaux, mais aussi de tirer profit de l’ouverture des sociétés occidentales – notamment de leur presse et de leurs médias visuels ainsi que des organisations qui se font les porte-voix du penchant occidental pour l’autocritique.
L’idéologie, y compris la perception du bien et du mal, devient ainsi un élément de la discussion.
En fin d’analyse, il faut que les non-islamistes, comme Israël, gagnent tant la guerre psychologique que la guerre militaire.
 
À court terme, Israël peut montrer la voie en martelant fermement la supériorité morale résultant du fait que ses victimes civiles ne sont jamais intentionnelles, mais hélas inévitables à cause des tactiques cyniques des ennemis qu’il doit affronter.
Les porte-parole israéliens doivent en outre affirmer que la responsabilité des victimes civiles incombe aux terroristes qui ont choisi délibérément de mener une guerre contre Israël depuis des installations civiles, précisément parce que leur propagande victimaire profite de ces tactiques.
 
Ces déclarations n’apaiseront certes pas ceux qui cherchent à faire passer Israël pour un violeur systématique des droits humains, mais les faits montreront finalement que, compte tenu de l’arsenal militaire israélien, toute politique préméditée visant des civils aurait très certainement causé des bilans en vies humaines massivement plus élevés que ceux constatés.
 
Du point de vue des droits de l’homme, il faut réorienter le débat en démontrant que les états tels qu’Israël sont les victimes de politiques capricieuses et cyniques d’exploitation des civils et que les islamistes radicaux sont, eux, des violeurs intentionnels des conventions internationales visant à protéger la vie des civils.
 
Mais à long terme, il sera peut-être impossible de vaincre un mouvement à base idéologique sans vaincre l’idéologie elle-même.
 
Pour les islamistes, tout geste de modération ne sera jamais qu’une tactique politique ou une concession forcée et non une réforme ou un réel compromis politique ou idéologique.
 
Comment les sociétés occidentales doivent-elles combattre les groupes islamistes?
Pour vaincre l’idéologie politique qui sous-tend l’islamisme, les civils musulmans doivent développer une alternative viable et concrète aux organisations islamistes et représentant clairement la communauté musulmane au sens large.
 
L’idéologie étant immuable, si la population lui retire son soutien, les mouvements islamistes deviendront impuissants. ”
 
Titre original : « L’asymétrie psychologique de la guerre islamique » par Irwin J. Mansdorf et Mordechai Kedar The Middle East Quarterly, printemps 2008
 
Irwin J. Mansdorf est directeur du David Project à Midreshet Lindenbaum, à Jérusalem. Mordechai Kedar a passé 25 ans dans les services de renseignement militaire des Forces de défense israéliennes en qualité d’expert du discours politique arabe et enseigne aujourd’hui la langue arabe à l’université de Bar-Ilan
 
 
Traduction : Alain Jean-Mairet sur : http://www.ajm.ch/wordpress/?p=1003
 

Publié dans Terrorisme

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article