Troisième retrait = Des missiles sur l’aéroport de Ben Gourion

Prof. Raphy Israéli

(spécialiste du Moyen-Orient – Université Hébraïque de Jérusalem)

La guerre qui a éclaté au nord du pays prouve-t-elle que le retrait unilatéral du Liban fut une erreur ?

Les tirs de missiles qui s’abattent sur le nord du pays

et qui retiennent plus d’un million de citoyens israéliens en otages soulèvent la question suivante :

Cueillons-nous à présent les fruits amers du retrait du Liban

qui fut la fierté du Premier ministre de l’époque Ehoud Barak ?

Nous avons demandé à des spécialistes, à des officiers militaires et à des personnalités publiques

d’analyser pour nous les retombées de la guerre du nord.

Le retrait du Liban a entraîné la situation actuelle, mais le retrait de la bande de Gaza y a également coopéré.

Tous les endroits que nous avons abandonnés ont été occupés par des organisations islamistes qui considèrent faire partie du grand mouvement islamiste qui expulsera Israël de l’ensemble du territoire et qui finira par l’anéantir.

Les organisations terroristes fondamentalistes, comme le Hamas et le Hezbollah collaborent, sont encouragées et subventionnées par l’Iran pour réaliser ce que leur président Ahmadenidjad a dernièrement annoncé :

«Israël doit être effacé de la carte»

C’est le but que visent le Hamas et le Hezbollah de part et d’autre, l’Iran étant leur tuteur économique, militaire et politique.

Le retrait unilatéral a entraîné l’Intifada qui a débuté en 2000, le Hezbollah a observé la manière dont Tsahal s’est enfuit, les 5 000 soldats de Tsadal (armée sud libanaise) qui l’ont suivi et cela a renforcé sa conviction : c’est lui qui les a fait battre en retraite et non Ehoud Barak qui a décidé de se retirer.

Ils ont a tiré la leçon suivante : nous causer des ennuis est profitable.

Les spécialistes du Hezbollah ont transmis leur savoir aux organisations terroristes de l’Autorité palestinienne et les ont fait profiter de leur expérience en matière de combat.

Ils se sont dit que si nous nous étions enfuis du Liban, il y avait des chances pour que nous nous enfuyions de la bande de Gaza et ils ont eu raison.

De leur point de vue, les cinq dernières années de combat contre nous, (l’Intifada), nous ont forcés à sortir de la bande de Gaza sans contrepartie et sans accord.

Il ne sert à rien d’appeler cela un retrait unilatéral, une fuite se traduit chez eux par une victoire.

Prochainement, nous apprendrons que des missiles kassam sont tombés sur l’aéroport de Ben Gourion qu’ils n’auront aucune difficulté à tirer de Kalkilia, sauf si nous y restons présents.

Si nous nous déclarons prêts à nous en retirer unilatéralement pour la troisième fois, ils ne résisteront pas à la tentation de s’emparer de l’ensemble de la zone occidentale.

Ils sont stimulés par deux éléments : le premier, un raisonnement pragmatique selon lequel leur force est dans leur faiblesse.

Ils ont su s’attirer la sympathie du monde et c’est la même chose pour le Liban.

Deuxièmement, et c’est plus important pour eux : le plan religieux.

Il y a deux ans, Ahmadinejad a été élu Président et il est convaincu d’être l’Immam disparu, une espèce de «Messie» qu’ils attendent, régit la situation dans le monde.

Ahmadinejad a annoncé qu’il avait senti un rayon de soleil sur son épaule et que c’est ce «Messie» qui le lui avait envoyé.

Ils pensent donc qu’Allah est à leurs côtés et que s’ils se vouent à leur cause corps et âme, ils vaincront.

Il faut comprendre qu’il s’agit d’une guerre entre Israël et l’Islam.

Les organisations terroristes sont sponsorisées par les Iraniens et ces derniers, en croyants fanatiques, oeuvrent pour notre extermination dans le cadre d’une guerre religieuse.

Nous avons fait un retour en arrière, au Liban qui fut autrefois le fief de l’OLP et qui est devenu celui du Hezbollah.

Les «Quatre mères» ont tous les morts et tous les otages sur la conscience car ce sont elles qui ont causé ces malheurs.