Excès de morale gouvernementale aux dépens de la sécurité d’Israël

Publié le par Ofek

Isi. Leibler,

 

 

Président de la Commission pour les Relations Israël-Diaspora du Jerusalem Center for Public Affairs, et un ancien dirigeant juif international

 

 

 

 

Les pères fondateurs d’Israël ont eu à cœur de proclamer que l’Etat juif constituerait un havre sûr, et de garantir que ceux qui verseraient un sang juif innocent paieraient un prix douloureux. S’ils avaient su que ceux qui ont repris le flambeau de leur autorité accepteraient un retour à une impuissance juive, ils se seraient retournés dans leur tombe.

 

 

 

 

 

Après les terribles provocations récentes, Tsahal a été contraint d’entrer à nouveau dans Gaza. Il est tragique et scandaleux que nous en soyons venus là. Si nous avions agi résolument quand les premières roquettes Qassam ont été tirées sur le territoire israélien, au lieu de miner notre crédibilité en proférant sans cesse des menaces sans suite, les terroristes n’auraient jamais eu l’impudence de se conduire comme ils l’ont fait.

 

 

 

 

 

Malgré la dramatique érosion de la situation sécuritaire depuis que le désengagement unilatéral du Premier ministre Sharon a été mis en application, les dirigeants doivent prendre le dessus.

 

 

 

 

 

Le scénario que nous subissons était prévisible, et des options alternatives auraient dû être prêtes depuis longtemps. Pourtant, même à présent, nos dirigeants restent hésitants ; ils font des déclarations contradictoires, se disputent entre eux et manquent clairement de plan stratégique. Au lieu de se montrer décidés, ils donnent l’impression de s’excuser et d’être otages des Américains qui, dans ces circonstances, doivent s’efforcer de nous retenir.

 

 

 

 

 

Pour comprendre à quel point Tsahal a été conditionné à agir dans le cadre de règles d’engagement qui inhibent dramatiquement sa capacité de riposte aux actions terroristes, il n’est que de lire ce que le Major-général Eliezer Shkedy, commandant des forces aériennes, a déclaré au Jerusalem Post [1]: "Si nous savons qu’un terroriste en train de tirer une Qassam destinée à tuer, tient la main de son fils, nous ne tirerons pas."

 

 

 

 

 

Si telle est l’approche de Tsahal, nous avons vraiment perdu la partie. Se retenir d’éliminer un terroriste directement engagé dans un acte de terreur potentiellement mortel dirigé contre des civils n’est pas une manifestation de moralité ou d’humanité. Une telle attitude traduit une confusion totale et l’application de fausses valeurs qui violent l’obligation primordiale d’un gouvernement, de protéger la vie de ses citoyens. Cela signifie que nous adoptons la moralité défectueuse des âmes sensibles qui estiment que les boucliers humains, délibérément mis en place pour défendre ceux qui cherchent à nous tuer, ont droit à une plus haute priorité que la vie et les membres de nos propres citoyens.

 

 

 

 

 

La réalité, c’est qu’Israël applique une approche plus humaine au combat et à la protection des non-combattants que n’importe quel autre pays démocratique. Nos cimetières témoignent de ce que des jeunes Israéliens sont morts à cause de notre répugnance à user d’une plus grande puissance de feu, par notre souci du bien-être d’innocents citoyens. Le Premier ministre Ehoud Olmert est à la croisée des chemins. C’est l’instant de vérité, la pierre de touche de son aptitude à diriger. Personne n’envie les décisions que le fardeau de son poste lui impose.

 

 

 

 

 

Olmert doit mettre de côté les controverses afférentes au "plan de convergence" et au déracinement des implantations, et appeler les Israéliens à s’unir pour faire face aux barbares qui sont aux portes. Nous aurons tout le loisir de revenir à nos dissensions internes lorsque nous aurons garanti la sécurité de la nation. 

 

 

 

 

 

Les Palestiniens doivent être amenés à réaliser qu’ils ont franchi toutes les lignes rouges, que notre patience est épuisée, et qu’ils vont être contraints de supporter les conséquences de leurs actions meurtrières. Olmert doit dire au monde que, malgré le souci israélien pour de possibles victimes civiles - comme c’est le cas, à présent, de tous les boucliers humains -, les personnes qui se trouvent près de terroristes lorsqu’ils lançant des attaques contre nous, courent des risques. La responsabilité pour les blessures, même s’il s’agit de spectateurs innocents, incombera totalement aux terroristes et aux dirigeants palestiniens qui leur permettent de perpétrer ces actes barbares. Et si, ce faisant, il déclenche une nouvelle vague internationale de condamnation anti-israélienne. Tant pis.

 

 

 

 

 

Le temps est venu de reconnaître lucidement que ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est l’avenir même de l’Etat. Si le Premier ministre échoue à démontrer que nous sommes résolus à utiliser un maximum de force de dissuasion, nos perspectives d’avenir sont sinistres. Nous verrons tomber davantage de roquettes qui transformeront Sdérot en une ville-fantôme, tandis que d’autres villes israéliennes, dont Jérusalem et Tel Aviv, seront également prises pour cibles. Les enlèvements et les meurtres, ouvertement approuvés par le gouvernement du Hamas, seront à l’ordre du jour. Les terroristes se targuent déjà de ce qu’ils lanceront bientôt sur nous des missiles chimiques et biologiques.

 

 

 

 

 

La répugnance à réagir avec force renforcera le Hamas et d’autres radicaux dans leur conviction selon laquelle, s’ils continuent dans cette voie et poursuivent leurs actes de terreur, ils parviendront à réaliser leur projet, maintes fois réitéré, de nous vaincre à l’usure, petit à petit, en causant une dégradation croissante à notre qualité de vie.

 

 

 

 

 

Le Premier ministre et son Cabinet doivent cesser de proférer des menaces pompeuses. Olmert devrait désormais prendre comme modèle d’action Winston Churchill, plutôt que Neuville Chamberlain. Si les actes de terreur contre nos citoyens se poursuivent, la politique de retenue et de conciliation doit céder la place à une claire instruction donnée à Tsahal d’étendre les éliminations ciblées et s’assurer que les têtes du serpent – les dirigeants du Hamas, qui orchestrent le mal – soient les premières cibles. Quand Moshe Ayalon était chef de l’état-major de Tsahal, il lança ce processus et, très peu de temps après, les dirigeants du Hamas, terrifiés, demandèrent une trêve.

 

 

 

 

 

Le message à destination des Palestiniens est simple ; tous ceux qui organisent ou prennent part au meurtre d’Israéliens seront eux-mêmes tués, en fin de compte. En dépit de toute la rhétorique sur la sanctification des shahids [martyrs] et la perspective de vierges dans le ciel, la vaste majorité des activistes du Hamas et d’autres terroristes préfèreront envoyer les autres au "paradis" plutôt que de se transformer en martyrs.

 

 

 

 

 

Isi Leibler

 

 

 

 

 

© The Jerusalem Post

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Israël

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